Questions / Réponses sur le marais poitevin
Oui - le creusement de canaux vise à contenir l'eau du marais et à en assécher les terres. Ces travaux avaient pour objectif l'exploitation des parcelles ainsi délimitées (mise en culture et élevage).
Les Romains furent les premiers, mais ce sont surtout les moines des abbayes du Moyen-Age qui ouvrent la voie de l'assèchement du Marais. Henry IV fait poursuivre ces travaux avec l'aide de spécialistes hollandais. Ainsi, à la fin du 17e siècle, le Marais Desséché est tel que nous le connaissons aujourd'hui. Le Marais Mouillé ne sera, lui, aménagé qu'au 19e siècle sous l'impulsion de Napoléon III.
On estime à plus de 4.000 kilomètres de long l'ensemble des voie d'eau du Marais poitevin.
On dénombre plus de 250 kilomètres de canaux constituant le réseau primaire (fleuves et rivières) en contact avec la Sèvre. Le réseau secondaire (conches, rigoles) représente plus de 500 kilomètres. Le réseau tertiaire est très dense, les multiples fossés sont difficiles à comptabiliser. On les estime à plus de 3000 kilomètres.
Bien sûr. Pour les non initiés, les canaux se ressemblent énormément. Pour les habitants du Marais, ils sont tous différents.
Lorsqu'on navigue sur les voies d'eau du Marais poitevin, il vaut mieux se munir d'une carte nautique. On peut aussi se laisser guider par un batelier. Bientôt, chaque canal aura sa pancarte.
C'est vrai ! Un marais, c'est forcément humide mais ici, "mouillé" veut dire que cette zone du Marais poitevin peut être complètement inondée en période de crue.
"Marais Mouillé" et "Marais Desséché" désignent les deux parties principales du Marais poitevin. L'une signifie que le marais est inondable pendant les périodes de crues. L'autre signifie que le Marais est protégé des inondations et des marées par un système de digues et de levées. Les hommes qui exploitent ces terres (initialement un marécage) contrôlent parfaitement les flux et les niveaux d'eau du Marais.
Bien sûr que si ! Le "Marais Desséché" est une incroyable aventure humaine. Il est né parce que les hommes ont voulu exploiter un marécage ingrat et en faire des terres riches et fertiles.
Ce n'est pas un désert. On l'appelle "Desséché" car il est le fruit de plusieurs siècles de travaux d'assèchement. Ces travaux avaient pour objectif de pouvoir exploiter la terre sans être gênés par l'eau. En construisant des digues, les hommes se sont protégés des assauts de la mer. En construisant des levées. ils ont empêché les eaux des fleuves de noyer les terres. Aujourd'hui, le "Marais Desséché" est un vaste territoire au paysage ouvert. De nombreuses espèces sauvages s'y réfugient. Une grande variété de plantes s'y plaît.
Ce n'est pas l'ensemble du Marais poitevin qui est appelé "Venise verte" dans les guides touristiques. C'est seulement la partie bocagère à l'est du Marais.
"Venise verte", est une dénomination utilisée dans les guides touristiques pour souligner l'image poétique et originale du Marais poitevin. Le réseau dense de canaux et de fossés rappelle l'ambiance bucolique de la ville d'Italie. Beaucoup d'autres régions ou villes de France ou d'Europe sont ainsi dénommées. On connaît la "Venise provençale" (Martigues), la "Venise du Nord" (Amsterdam) et aussi, la "Venise du Gâtinais" (Montargis)...
C'est vrai. Le Marais poitevin que l'on connaît n'existait pas. C'était un grand golfe marin occupé par l'océan atlantique. Les villes situées sur les collines qui bordaient cette cuvette étaient en quelque sorte au bord de la mer.
Il faut remonter 8000 ans en arrière, lorsque le Marais poitevin d'aujourd'hui n'existait pas. Le Golfe des Pictons, était une sorte de cuvette baignée par l'océan et par les eaux douces des fleuves. En pourtour, sur les collines, des villes étaient érigées. En moins de 5000 ans, la mer s'est retirée. Il faut dire qu'entre la côte actuelle et les portes de Niort, il n'y a que 5 mètres de différence d'altitude, alors qu'il y a près de 50 kilomètres à parcourir.
Oui ! Oui ! En quelque sorte ! Ce n'est pas l'eau qui brûle mais le gaz qui s'est formé dans le lit des voies d'eau...
C'est un spectacle qui en vaut la chandelle ! Dans le fond des canaux, les débris végétaux s'accumulent. Leur décomposition lente produit du méthane, un gaz inflammable. Les guides bateliers pourront vous surprendre. En agitant la vase avec leur pigouille, le gaz est libéré. Il remonte à la surface de l'eau et il est très facile de l'enflammer. Gare aux brûlures ! Lorsque le méthane s'enflamme naturellement, gare aux feux follets !
Et bien non ! Il est en deuxième position. En revanche, c'est le plus grand marais de l'Ouest de la France.
Le Marais poitevin se classe en deuxième position après la Camargue en terme de superficie. Il couvre environ 96.000 hectares. C'est le plus grand des marais de la côte atlantique. C'est une zone humide d'importance internationale pour sa biodiversité. Il est aussi très connu pour ses oiseaux d'eau, migrateurs et nicheurs.
Non ! Les lentilles qui flottent à la surface de l'eau ne sont pas comestibles pour l'homme. Elles n'ont rien à voir avec celles que l'on connaît et dont on cuisine la graine.
Dans le Marais poitevin, les voies d'eau sont souvent recouvertes d'un tapis vert. Ce sont des lentilles d'eau. Ces plantes aquatiques portent ce nom car leurs feuilles ressemblent à la graine des lentilles comestibles. On trouve six espèces différentes dans le Marais poitevin. A vous de repérer la Wolfie sans racine, la petite Trilobée, la minuscule Spirodèle... A vos lentilles et ouvrez l'œil !
Non - dans ce cas précis, "têtard" se rapporte à la forme particulière des arbres. On les taille pour pouvoir utiliser les branches en bois de chauffage. Cette technique donne l'impression d'une grosse tête.
Dans le Marais poitevin, si vous parlez de "têtards", on vous répondra frênes ! Ce sont souvent les frênes qui sont taillés ainsi. Ils sont réputés pour être un bon bois de chauffage. On les reconnaît donc facilement, avec leurs "têtes hirsutes". Aujourd'hui, les coupes sont moins fréquentes, mais les frênes sont toujours là. Ils servent aussi à maintenir les berges, le long des canaux. Les parcelles plantées de frênes têtards s'appellent des terrées.